MURS-MURS Portraits de villes

Dans ces portraits de villes, aucune ville n’est immédiatement reconnaissable. Qu’est-ce qui représente une ville aujourd’hui ? Ses monuments, sa forme, son atmosphère, ses habitants ?
De la ville vécue à la ville représentée, il y a tout un trajet. La représentation fait une invention de la ville, qui est indissociable des savoirs sur la ville, des méthodes de représentation. Elle n'est pas non plus dissociable de l'expérience de la ville. Elle permet de lire, selon un jeu de construction et de déconstruction, les modalités de cette représentation et de faire de la représentation de la ville une question explicite.
Sans aucune volonté d’autoritarisme ni d’exhaustivité, mon travail consiste en un recueil de fragments de la ville. Ces fragments sont issus de mon regard personnel lié à mon expérience vécue dans ses villes. Mon travail n’est ni tout à fait abstrait ni tout à fait figuratif, il se promène à la frontière entre les deux catégories. Ces fragments de réel, mis bout à bout forment des tableaux abstraits.
Le mur, habituellement utilisé comme support, devient ici le sujet photographié. Cadré serré, il est donné à voir, mais n’est pas perceptible immédiatement. La photographie devient une image abstraite où l’important n’est pas le sujet, mais la composition, la couleur et la matière.
Au début, le mur peut paraitre comme un simple ouvrage de maçonnerie, en terre, ou en bois, qui dans un plan vertical sert à enclore un espace, à soutenir des terres, à constituer les cotés d'une maison et à en supporter les étages.
Mais en regardant un peu plus loin, je me suis rendue compte que le mur dépasse cette définition pour devenir le symbole de l'histoire, car le mur vieux reflète un passé et raconte l'histoire de sa manière.
La trace du passé se manifeste sur le mur en formes de graffiti, d'empreintes et de matière usée. Ces traces illustrent des événements et des réflexions, et même des sentiments.ces traces sont parfois des formes d'expression : tout ce qui est tabou ou bien interdit est figuré clandestinement sur les murs. Tout cela donne au mur un nouveau rôle : il invite à s'exprimer, à se défouler.
Ils sont les confidents du temps qui passe dans les ruelles, et dans leurs entrailles la mémoire se fige, s’empreinte du goût de chaque jour, inlassablement, les vieux murs leurs oreilles sont la mémoire de la ville.
En ce sens, les murs sont tous différents entre eux, mais se distinguent également des murs d’une autre ville. S’ils sont la mémoire de notre monde, ils sont également les messagers de notre culture.
VENISE MURS DE LUMIERE
VENISE MURS DE LUMIERE
CHANIA
CHANIA
MARRAKECH
MARRAKECH
ESSAOUIRA LA BLEUE
ESSAOUIRA LA BLEUE
CAPPADOCE PIERRES
CAPPADOCE PIERRES